Antigone
de Sophocle
Tragédie contemporaine masqué
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Avec (version suédoise) Harald Leander, Émilie Strandberg, Peder Holm, Katarina Zell Avec (version française) Marcela Obregon, Christophe Patty ou François Kergourlay, Axel Peterson, Harald Leander Costumes Scénographie Musique Mats Johansson et Marcelo Milchberg Lumière Iben West et Jean Grison Production Skillinge Teater (Suède), Collectif Masque, Coréalisation Le Hublot / Cie Les Héliades (France), les Contes des Turpials |
"Dans ma mise en scène, j’ai choisi de transposer Antigone dans un moment fort de la Guerre Civile espagnole : Guernica, le symbole de la montée du fascisme et de la terreur, car pour la première fois on s’attaquait ouvertement à des civils (d’ailleurs la Phalange a eu honte de revendiquer ce massacre et ils l’ont attribué aux Nazis) Dans notre spectacle les enfants, les femmes et les hommes ont presque tous été tués.
Eux qui nous parlent, les enfants survivants, viennent du pays des morts, comme le shite du théâtre Nô japonais, fantôme incarné qui ouvre le spectacle, à travers sa voix les morts vont raconter aux vivants. La pièce de Sophocle est complètement respectée dans l’écriture, mais le fait de la situer dans un contexte historique plus récent nous permet de la faire résonner autrement.
Scénographie: Comme une maison en ruine, inspirée des angles abrupts du tableau de Guernica, du bois brûlé, des morceaux de verre. C’est à partir de ces décombres que nous pourrons reconstruire notre civilisation détruite, parmi les ruines, des poupées, beaucoup de poupées calcinées qui témoignent de tous ces enfants disparus, tués, blessés.
Masques: J’ai choisi des masques et des poupées pour raconter l’histoire. Comme les gisants, les masques sont inanimés, ils attendent quelqu’un, un acteur de chair et de sang pour leur redonner vie. Le masque donne une telle puissance de vie au jeu de l’acteur, qu’il permet d’explorer la dimension de cette pièce antique. Tous les mots de cette pièce prennent sens à travers le filtre du théâtre masqué, théâtre primitif, théâtre d’éveil. Le masque est aussi lié au rituel. Finalement nous déclinons trois formes : le chœur fait par les enfants, les jeunes héros non masqués (Antigone, Ismène et Hémon) dont le jeu et les costumes imposent une stylisation proche du masque et les héros masqués (Créon, le Garde, Eurydice et Tirésias) Le public découvre peu à peu que ce sont les enfants survivants qui jouent les héros masqués et non masqués, puis les trois formes se tissent et s’entremêlent pour donner à la fois de la légèreté et de la force au récit. " Mariana Araoz
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